Anne BRUNSWIC

MENU

Le point de vue des éditeurs

LE POINT DE VUE DES EDITEURS

Anne Brunswic a huit ans quand, un matin de l’été 1959, elle apprend “ presque incidemment “ que depuis deux mois sa mère est morte et enterrée. "L’absente" laisse cinq jeune enfants qui grandiront et s’épanouiront, face au silence d’un père bientôt remarié.

Cinquante ans plus tard, munie de quelques souvenirs et documents (hérités de sa grand-mère, Léa, ou de sa grand-tante, la fameuse Marcelle Ségal qui, pour le magazine Elle, faisait les beaux jours du Courrier du cœur, Anne Brunswic entreprend de briser le silence sur cette mère qu’elle a si peu connue. Pour redonner chair à l’absente , elle court l’Europe sur ses pas et lui adresse des lettres et des récits qui sont autant de plongées au cœur d’une mémoire enfouie. Se dessine peu à peu l’histoire d’une famille juive que la guerre a éloignée de Bruxelles, qui fait halte à Paris puis en Bretagne avant de franchir la ligne de démarcation et, via le Portugal, gagner Londres. Puis c’est l’après-guerre, l’urgence de réparer les pertes, le mariage et le baby-boom qui, en ce début des "trente glorieuses", éclairent le portrait d’une jeune femme dont l’énergie semble inépuisable - mais dont la vie, au bout du compte, sera mystérieusement brève.

Reste que sous l’énigme de cette disparition prématurée, ou à partir d’elle, bien d’autres questions affleurent, qui touchent à l’invisibilité sociale des femmes, à la maternité, à la transmission et à la vocation, à l’engagement politique, au sentiment national, au rapport à la judéité.

Sous ces multiples aspects, Anne Brunswic met en perspective héritage et rupture, confronte fidélité et construction de soi. Au delà de l’hommage à "l’absente" ce tombeau littéraire invite à comprendre une époque autant que les singularités d’une histoire familiale.

Actes Sud, 200 pages, 20 €