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Palestine
Un travail en résistance aux images ?
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Il y a sûrement de la résistance dans mon travail : résistance au conformisme de l’édition (le public veut lire un roman, de la fiction !), résistance au règne de l’entertainment (surtout, soyons légers !), résistance à la paresse du journalisme (inutile de développer, encore Epinay ce week-end), résistance au communautarisme (alignement tribal), résistance au pessimisme (le pire inéluctable), résistance au cynisme (que le pire gagne !), résistance à l’utilitarisme (faire carrière, assurer ses arrières), résistance à l’humanitarisme (être forcément bon)…. Plus simplement, partir à Ramallah était un geste de liberté, qui s’est imposé à moi et dont j’ai compris peu à peu le sens. Je suppose qu’il m’était nécessaire.

Un imaginaire saturé. Dans « Notre Musique », Godard oppose en souriant le château d’Elseneur, le vrai, qui nous laisse à peu près indifférents, et le château d’Hamlet. « Là, c’est autre chose ! ». En Israël-Palestine, tous les lieux, tous les toponymes sont recouverts densément par des mythes plus puissants encore que ceux de Shakespeare. Par exemple, le Jourdain, à peine de quoi remplir une gourde d’eau en été. Et toutes les réalités.
Chacun porte en soi des images du (ou des) juif(s), de l’Arabe (ou des Arabes), de la « terre sainte », d’Israël, du mur des lamentations, des camps de réfugiés, de l’intifada, des attentats en Israël, de Jenine en ruines après le siège d’avril 2002. Images anciennes, images récentes, images de nos livres d’enfants, illustrations de la Bible ou du cathéchisme, peinture occidentale d’inspiration religieuse ou laïque. Une surabondance d’images. Si nous n’avons guère d’images de la Tchétchenie, du Darfour ou du Cachemire, à l’inverse, notre imaginaire est saturé de représentations concernant ce conflit et tout ce qui y touche. Représentations sédimentées, les plus anciennes étant sans doute les plus prégnantes.
Camp Al Amari, dispensaire {JPEG}

Les mots contemporains eux-mêmes emportent leur part d’images : camp de réfugiés, attentat, terroriste, Mur, territoires occupés, colonies, martyrs, islamique. Tous ces mots renvoient à des réalités fort différentes de ce qu’on imagine, contradictoires, mouvantes, dérangeantes.
Juste un exemple : le mur, on le compare au mur de Berlin, on l’appelle mur de la honte. Mais il n’est un mur que pour les Palestiniens, les Israéliens peuvent le franchir librement et continuer à occuper l’autre côté. En revanche les Palestiniens qui se situent à l’Ouest du Mur ne sont pas englobés dans Israël, ils restent confinés dans les Territoires occupés, mais privés d’accès à tout ce qui se trouve à l’est du Mur. Le but est bien qu’ils renoncent à vivre là et aillent rejoindre leurs frères dans les ghettos. Encore qu’en parlant d’Est et d’Ouest, on risque d’induire en erreur car le tracé n’est pas celui plus ou moins rectiligne d’un mur mais plutôt celui de créneaux, de dents ou de coulées de lave. (650 kms au lieu des 360 kms de la ligne verte).

Ou bien « colonies » : on imagine des terres agricoles conquises au milieu d’un désert de pierres, des kibboutzim sur le modèle des années vingt. Pour la plupart, il s’agit de villes-dortoirs dont les habitants prennent la voiture ou l’autobus tous les jours pour aller travailler en Israël (à 20 ou 30 kilomètres au plus). Sans parler des nouveaux quartiers construits dans la banlieue Est de Jérusalem annexée (la ville est passée de 200 000 hab en 1967 à 700 000, dont 180 000 colons juifs).
Les colonies agricoles sont situées dans les zones fertiles de Cisjordanie, notamment dans la plaine du nord.
Hebron H2, contrôle d'identité. {JPEG}
Ou bien « camp de réfugiés ». Pas un camp, pas de barbelés, pas de toile, des familles relativement intégrées dans le reste de la société palestinienne. Ex à Jenine, le frère d’Ulfa, fils d’un officier marié en secondes noces avec une fille du camp. Bon niveau d’études et de santé, même espérance de vie que dans le reste de la population (73 ans), même taux de fécondité.

L’image du juif victime du racisme et du fascisme est tellement prégnante qu’on ne parvient pas à accoler « raciste » ou « fasciste » à côté d’une organisation juive. Ou alors on le suppose par mimétisme avec les bourreaux nazis, par retour du refoulé. Comme si « le juif », par nature était immunisé contre le racisme et le fascisme.
Concernant les Palestiniens, à l’inverse, l’image dominante est celle de la haine aveugle, haine du primitif dominé par des pulsions primaires qui l’aveuglent sur ses intérêts bien compris.

Mon propre aveuglement.
Quant à moi, j’avais un imaginaire très pauvre de ce qu’on appelle les « Territoires occupés ». J’y étais pourtant allée en excursion touristique à plusieurs reprises avant la première intifada. Je peux parler d’une forme d’aveuglement. Un aveuglement provenant à la fois de ma position de juive prise dans un récit judéocentré et de Française tributaire d’une position colonialiste européocentrée. Aux Palestiniens qui me demandaient cet hiver ce que j’étais venue faire parmi eux, je répondais « travailler avec votre aide à me guérir de mon propre aveuglement ». Le colonisé est, structurellement (?), invisible. (Comme les femmes ?) Ce que dit superlativement l’expression « Terre sans peuple » à laquelle je n’ai jamais cru mais sans trop savoir qui était ce peuple qu’on qualifiait d’arabes, de bédouins, de druzes ou d’arabes chrétiens.

Commencer par entendre. Pour se déprendre de cet aveuglement, peut-être faut-il commencer par entendre, par prêter l’oreille. C’est ce que j’ai fait longuement, en accueillant la parole des Palestiniens comme une parole pleinement digne. Mon livre est très largement nourri de toutes ces conversations qui m’ont appris comment les Palestiniens se regardaient eux-mêmes et nous voyaient.
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J’ai voulu regarder en acceptant d’être regardée. Pour cela, il faut du temps, de la liberté par rapport à tout commanditaire quel qu’il soit et placer le regard à une certaine hauteur. J’ai refusé la position de celui qui sait (l’expert), ou de celui qui vient aider (l’humanitaire, le coopérant), ou de celui qui vient conseiller ou prêcher (le missionnaire). J’ai opté spontanément pour la rencontre d’égal à égal. En acceptant d’être moi-même regardée, interrogée, interpellée. Car je ne me suis pas considérée comme une observatrice étrangère mais comme partie prenante de cette histoire qui fait aussi, à travers toutes sortes de fils biographiques, partie de mon héritage.
Citation de René Char « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament », souvent reprise par Hannah Arendt.

Honte, pitié. Le seul moment au cours de ces quatre mois où je n’ai plus su comment regarder, où j’ai vraiment flanché, c’est au camp de Jenine. J’ai touché une limite. Comment peut-on bombarder un camp de réfugiés ? Cribler de balles une école primaire ? Comment commettre ce crime au carré ? Sans doute ai-je senti que le fait que ce crime ait été commis par des juifs était une circonstance aggravante. Pluie, pieds mouillés, estomac vide, appareil photo en panne, chaussette cramée… J’ai été submergée par la tristesse pendant une heure. Et puis, la vie rebondit. Kamel et ses parents. Le téléphone perdu, le frère d’Ulfa retrouvé, toute la famille rassemblée. J’ai compris que j’étais venue voir des gens debout, pas des victimes.

Refuser la symétrie. Pourquoi je n’ai pas mené une enquête en diptyque, moitié en Israël, moitié en Palestine ? m’a-t-on souvent demandé ici. Parce que mon aveuglement n’était pas symétrique, parce que j’avais mille fois plus à apprendre de l’autre que j’ai appelé « la face cachée de ma Lune ». Parce que cette symétrie qui caractérise le discours « modéré » des Européens et notamment des Français est une forme majeure de notre aveuglement. Il n’y a pas de symétrie dans la situation des deux "peuples" ou entités politiques en présence. Cela n’a rien à voir avec La France et l’Allemagne, l’URSS et les Etats-Unis. Les deux protagonistes ont une autre histoire, une autre chronologie, une autre géographie, absolument pas les mêmes paramètres politiques. Et bien entendu le rapport des forces militaires est tellement inégal qu’il rend vain tout « arrangement » qui ne soit pas fondé d’abord sur le droit. « Entre le fort et le faible, la liberté opprime et le droit protège. »

Tous victimes. L’iconographie dominante impose la victimation. Les malheureux juifs craignant perpétuellement pour leur sécurité, qui n’ont nul abri sur la terre, victimes par excellence, victimes majuscules. Les malheureux Palestiniens abandonnés de tout le monde arabe. Les méchants ? Les gouvernements arabes et les dirigeants palestiniens cyniques et corrompus. Dans ce récit édifiant, les Européens s’en tirent à bon compte. Ils se rachètent une conduite après l’holocauste en garantissant la sécurité d’Israël, ils empêchent une catastrophe humanitaire chez les Palestiniens.
Les deux protagonistes eux-mêmes privilégient ce discours victimaire. En Israël, la mémoire de la Shoah et la représentation des victimes du terrorisme sont omniprésentes, rabâchées en toute circonstance. En Palestine, aussi, au moins dans la propagande officielle et l’iconographie populaire.

Quelles images voit-on dans le rue en Palestine ?
Les photographies des martyrs. Le dôme du roc et la mosquée Al Aqsa. Les graffitis figurant des kalachnikovs, ou étoile de David = croix gammée.
Les peintures murales plus officielles : exaltant la paix, la colombe, le retour dans la terre ancestrale.
Les portraits d’Arafat.
Le drapeau palestinien.
Les publicités Coca-cola, Sony, Marlboro, Gauloises.
Des paraboles sur 48% des foyers.
Des jeux vidéos.
La télévision allumée en permanence partout sur les chaînes d’information palestiniennes ou arabes.
Peu de cinéma, de théâtre, de musique, d’expositions.
Ce qui domine : le spectacle de la souffrance, du deuil, de la victime innocente d’une violence aveugle. Ex : Arafat montrant à la délégation venue de France les photos de la statue de la vierge de Bethléem criblée de balles.
Hebron H2. Les colons installés au-dessus du souk jettent leurs détritus sur les Palestiniens, {JPEG}
On trouve aussi des images de la résistance. Il s’agit toujours d’un homme (relativement jeune) photographié seul, posant avec sa mitraillette. Les démonstrations filmées par les télévisions montrent toujours des foules de jeunes hommes cagoulés brandissant des armes dans un cortège funèbre et criant vengeance pendant que les femmes se déchirent la face en lançant des youyous. Je n’ai pas assisté à ce genre de rituels. Les convois funéraires sont les manifestations populaires les plus nombreuses et rassemblent à peu près tout le monde, par delà tous les clivages politiques.
Les vidéos des kamikazes, MJM en parlera mieux que moi, je n’ai pas réussi à les regarder.

Sortir de la victimation.
Toujours dans « Notre musique », Mahmoud Darwich se présente comme le poète des Troyens, celui des vaincus, celui dont l’Histoire a étouffé la voix. Vaincu, c’est autre chose que victime.
En Palestine, j’ai rencontré des gens qui tentaient toutes sortes d’issues. Sortir par le travail, par la famille, par l’étude, par la pensée, par l’art, par la poésie, par la cuisine, par l’amour, par la piété, par la dérision. Et aussi par les jeux vidéos, les télévisions étrangères, le courrier électronique. La drogue aussi, paraît-il.

Le travail de l’écriture, travail pour poser le regard, le construire, réélaborer d’autres images.
Méthode : aller voir peu à peu, d’abord le plus proche, le plus familier. Décanter. Rester plusieurs jours sans voir personne, juste à écrire, à potasser des dossiers, à digérer des émotions. Se mettre en état de réception puis d’assimilation.
Par exemple, comment parler de la géographie d’un pays où toutes les routes sont barrées ? Ou l’on peut changer trois, quatre, cinq fois de voiture pour faire trente kilomètres et en parcourir en réalité cent.
A la Biennale de Venise, une jeune artiste de Bethléem a proposé une installation sur ce thème avec son compagnon italien. Le parcours des colons (direct) et celui tortueux des Palestiniens.
J’ai écrit plusieurs pages juste sur mon attente à un check point au sud de Naplouse, observant des détails mêmes futiles, juste pour faire sentir le temps qui se gaspille, et la violence qui entoure ce temps qu’on vous vole.

Le regard des politiques ou ma modeste critique de la raison politique. Ex, les accords de Genève. Pour les politiques, en novembre-décembre 2003, il s’agit d’un événement majeur. Une petite tempête en Israël, en Palestine, une grande indifférence. De fait, deux mois plus tard, le plan d’Ariel Sharon sur Gaza avait réoccupé l’agenda politique mondial et l’on ne parlait plus de Genève. Pourquoi un tel décalage ? Parce que les « politicistes » interprètent la réalité à travers des concepts totalement plaqués : peuple juif en face de peuple palestinien, états-nations, mouvement d’émancipation nationale, frontières. En faisant l’hypothèse que les deux parties en conflit sont dans une situation symétrique où tout le monde aurait intérêt à la paix. Pour les Palestiniens, finir le conflit revient à renoncer à 78% de leur terre, abandonner 1,2 millions de Palestiniens d’Israël à un sort de citoyens de seconde zone, renoncer à exercer le droit au retour des réfugiés dans leurs propriétés d’origine (or 40% des Palestiniens vivent hors de la Palestine). C’est un prix très élevé, très risqué pour l’avenir. Qui peut garantir que les signataires survivront à ce pacte ? que la génération suivante ne se lèvera pas avec de nouvelles revendications plus radicales ? Que ce renoncement ne préludera pas à un écrasement plus définitif (on parle déjà en Israël d’expulser les Arabes israéliens considérés officiellement comme une « cinquième colonne ») ?
Côté israélien, renoncer au Grand Israël, renoncer à ces frontières flexibles, à cette conquête permanente, c’est se retrouver enfermé dans des frontières fixes, démilitariser la société et résoudre des tensions sociales qui peuvent s’avérer insurmontables car ce qui soude les juifs en Israël, c’est la peur et la haine des Arabes. Les militaires se sont hissés à tous les postes de responsabilités civils et militaires. L’agrégat d’immigrations de toutes origines, les contradictions de classe, l’appel massif à la main d’œuvre clandestine…

Les professionnels de la politique tendent à voir non pas les hommes et les femmes, mais les organisations, ceux qu’on appelle les interlocuteurs qualifiés, les « partenaires » de la négociation. Il se peut bien qu’il n’y ait plus de partenaires, plus même de table, que les organisations politiques en Palestine ne représentent plus qu’elles-mêmes. Par exemple, j’ai vu les étudiants du Fatah sur le campus de Bir Zeit mener campagne avec les mêmes slogans que le Hamas contre les négociateurs de Genève.
Mon expérience de l’Union soviétique, décalée par rapport aux soviétologues. La société « civile » systématiquement ignorée, les femmes invisibles qu’on découvre au moment où les cercueils reviennent de Kaboul.

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Un paysan encerclé par le mur

Hannah Arendt
Son visage, dans un film documentaire projeté un été à Lussas, m’a fait penser à ma grand-mère paternelle, même habitus aurait dit Bourdieu. Cigarettes, corsage, élocution, précision. Elle parle de l’assassinat de Kennedy et je pense à l’assassinat de Rabin. Je n’avais lu que Eichmann à Jérusalem. Harendt ne connaît pas les Arabes et n’aime pas leur manière d’être, leur style de vie, leurs valeurs ; elle partage tous les préjugés sociaux de son milieu mais son intelligence politique passe au-dessus. Elle a compris lumineusement dès 1945 l’aveuglement des dirigeants sionistes vis à vis des Arabes, leur tentation suicidaire, leur aventurisme, leur militarisme, leur opportunisme. Elle plaide pour un état multiethnique organisé en cantons juifs ou arabes disposant d’une large autonomie avec un pouvoir d’Etat partagé. Elle dénonce l’extrémisme nationaliste et raciste des groupes juifs armés. Elle voit dès le procès Eichmann se mettre en place l’instrumentalisation de la Shoah. Elle travaille inlassablement la question du mal, mal radical, banalité du mal. Le crime de bureau mené par des fonctionnaires consciencieux.
Elle est certainement quelqu’un qui a « vu » ce qui allait arriver (citation) et qui permet de comprendre ce qui se passe aujourd’hui.
En Israël aujourd’hui, la plupart des crimes sont des crimes de bureau perpétrés par des gens qui se vivent comme des victimes menacées par un monde arabe nombreux et uniformément hostile.

Résistance. On a commencé en parlant de ma résistance (bien grand mot !), que dire de celle des Palestiniens ? qu’on insulte quotidiennement en l’assimilant au terrorisme. Celle-ci prend des formes multiples, insurrection de chacun contre le danger d’être broyé moralement et même physiquement
« Résister c’est s’assurer de
La bonne santé de ton cœur, de tes testicules
Et de ton mal enraciné :
Le mal d’espoir. » (Mahmoud Darwich, Etat de siège, p 79)

Insurrection collective qui prend des formes contrariées et contradictoires du fait d’un rapport de forces catastrophique, actions de partisans classiques (contre les forces d’occupation), qui peuvent se dévoyer (être dévoyées) dans des attentats terroristes contre les civils en Israël, sacrifice de soi, de l’autre.
A chaque instant, ces questions de vie et de mort risquent de rendre dérisoires tout le reste, le quotidien.

Le livre / l’expo de photo
Deux temps, un livre écrit à chaud, une sélection dephotos opérée après décantation et avec le regard extérieur d’un artiste ami, Fred Nauczyciel.
Certaines renvoient précisément à des passages de mon livre et elles font en quelque sorte double emploi. Je les montre pour authentifier ce qu’il peut y avoir d’incroyable dans un témoignage. Par exemple « 2. l’étoile de la haine », ces étoiles de David barbouillées à Hébron sur les rideaux fermés des magasins arabes, ou cette chambre à coucher ravagée par l’opération israélienne de la veille à Ramallah 10. « Intérieur, au viol ! ». D’autres racontent leurs propres histoires, les « natures mortes » (15. gâteaux et abats d’agneau). Fred Nauczyciel a voulu rapprocher certaines photos pour raconter des histoires réelles (3. Humiliation à Hébron) ou imaginaires 18 et19 qui juxtaposent des portraits de gens qui ne se connaissent pas.

Paris, novembre 2004. Intervention à l’invitation de Marie-José Mondzain.



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